MDPH : un délai de 4 mois pour obtenir une réponse

MDPH : un délai de 4 mois pour obtenir une réponse
by iddhea
MDPH : un délai de quatre mois pour obtenir une réponse.

Chaque année, les MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) traitent 4,5 millions de demandes sur l’ensemble du territoire. Afin de mesurer la satisfaction des usagers, la CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) a alors réalisé une enquête auprès de 24 000 personnes qui ont pu livrer leur opinion sur le fonctionnement de cette institution.

Si les trois quarts des personnes interrogées se disent globalement satisfaits des prestations auprès des maisons départementales en termes d’accessibilités physiques, d’accueil, d’écoute et de réponse aux besoins, les délais d’attente restent le gros point noir de l’enquête. En effet, 67,6 % des sondés se disent mécontent des délais de réponse pour une prestation. Un problème pointé du doigt à de nombreuses reprises aussi bien par les familles que par les associations du secteur.

On fait un point avec IDDHEA.

Jusqu’à 5 mois et demi d’attente pour la PCH

D’après l’enquête de la CNSA, le délai moyen pour une demande de prestation « adulte » auprès de la MDPH est de 4 mois et 12 jours, ce qui représente une diminution de seulement quatre jours par rapport à 2016. Plus préoccupants, les délais des demandes de prestation « enfant » sont quant à eux en augmentation avec une moyenne de 3 mois et 21 jours, soit 3 jours de plus qu’en 2016.

À noter que ces délais varient par ailleurs énormément en fonction des départements et du type de prestation demandé avec une fourchette comprise entre 45 jours et 16 mois (source : rapport d’activité des MDPH de 2017). Une situation jugée ubuesque par l’ex-secrétaire d’État au handicap Sophie Cluzel lors de la cinquième conférence nationale du handicap (CNH) de juillet 2019 et par les familles qui peinent à faire valoir leurs droits.

En 2017, près de 309 500 demandes de PCH (Prestation de Compensation du Handicap) ont été traitées auprès des MDPH, soit 7 % de toutes celles déposées. Comptant parmi les prestations les plus souvent demandées, la PCH est également la plus chronophage pour les maisons départementales qui peuvent ainsi imposer un délai d’attente entre cinq et cinq mois et demi en fonction de l’âge du bénéficiaire.

Pour une demande de matériel pédagogique adaptée aux élèves en situation de handicap, il faut compter entre 4 et 5 mois, ce qui place cette prestation en deuxième position de celles qui suscitent le mécontentement.

Des MDPH difficilement joignables

.

En ce qui concerne la qualité de leur accueil, les MDPH s’en tirent honorablement. Les personnels sont majoritairement perçus comme aimables et à l’écoute des besoins exprimés par les personnes en situation de handicap ainsi que leurs familles. L’accessibilité des locaux est également jugée comme satisfaisante puisque 75 % des sondés estiment qu’il est relativement aisé de se rendre à leur maison départementale. Le problème mis en avant par l’enquête de la CNSA est donc principalement organisationnel.

En effet, s’il y a un sujet qui semble faire consensus auprès des personnes interrogées, c’est bien la difficulté de contacter les MDPH ou bien d’obtenir l’interlocuteur compétent pour traiter leurs demandes. En raison de ce problème de communication, seuls 51 % des personnes sollicitant la MDPH estiment avoir parfaitement compris les aides auxquelles elles ont droit. À cela s’ajoutent des démarches administratives jugées trop complexes avec beaucoup trop de dossiers à remplir. Suite à ces défaillances, le suivi des dossiers peut alors vite prendre une dimension labyrinthique pour les usagers. Seuls 78% estiment alors que la prestation qu’on leur a fournie correspond « globalement » à leurs besoins, d’où l’évidente nécessité de simplifier les démarches.

Des mesures pour simplifier les procédures

.

Au cours de la 5e CNH, la secrétaire d’État au Handicap Sophie Cluzel avait défini la nécessité de faire évoluer les missions et le fonctionnement des MDPH comme une priorité. Un groupe de travail avait alors été mis en place pour l’occasion dont étaient ressorties 37 propositions phares.

Parmi les plus notables :

  • La mise en place d’une procédure accélérée pour le renouvellement des droits ainsi qu’un renouvellement automatique de ces derniers en cas de handicap irréversible
  • La création d’un plan d’accompagnement des professionnels
  • Un renforcement de la gestion des MDPH afin de garantir des délais acceptables et une homogénéité des services sur l’ensemble du territoire national

Afin de se donner les moyens de cette ambition, le gouvernement avait par ailleurs annoncé la création d’une mission nationale de contrôle et d’appui ayant pour mission de veiller à l’application des dernières mesures, notamment celles concernant les droits à vie.

Des délais toujours aussi longs dans le futur ?

Bien qu’annoncé il y a désormais plus d’un an lors de la 5e CNH, un système d’information commun aux MDPH est toujours en cours d’élaboration. Sa mise en place devrait alors grandement simplifier l’ensemble des tâches courantes pour permettre aux maisons départementales de se recentrer sur leur mission principale.

D’après la CNSA, l’allongement de la durée de certaines aides et la mise en place des droits à vie devraient réduire progressivement le nombre des demandes. Ce qui devrait par conséquent alléger également la charge des services pour offrir un meilleur accompagnement aux personnes en situation de handicap.

Enfin, la crise sanitaire est venue apporter son lot de bouleversement avec le développement du recours au téléservice, permettant désormais aux usagers d’effectuer la plupart de leurs demandes en ligne. Une offre de service au final plus simple pour de nombreux utilisateurs et qui devrait perdurer.

Pour tous ceux souhaitant apporter leur avis sur le fonctionnement des MDPH et contribuer à leur amélioration, le questionnaire en ligne de la CNSA est ouvert en continu à l’adresse suivante : http://mamdph-monavis.fr/

Aller au contenu principal