Ce lundi 16 novembre s’ouvrait la 24e SEEPH (semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées). Une édition 2020 particulière s’ouvrant cette année en pleine crise sanitaire et placée sous le signe du confinement. Une fois n’est pas coutume, la conférence inaugurale s’est ainsi tenue en distanciel, en présence des principaux acteurs du secteur du handicap ainsi que de quatre ministres : Sophie Cluzel pour le handicap, Bruno Lemaire pour l’Économie, Elisabeth Borne pour le Travail et Amélie De Montchalin pour la Fonction publique.
À cette occasion, le gouvernement a tenu à marquer son engagement en faveur de l’emploi et du handicap. Bruno Lemaire rappelant d’ailleurs à quel point les « travailleurs handicapés représentent un atout pour les entreprises » et invitant ces dernières à « changer leur regard » sur le handicap. Les ministres ont également évoqué « l’urgence en cette période de crise sanitaire de faire une place aux personnes en situation de handicap » avançant par ailleurs que le plan de relance actuel consacrerait une partie de ses moyens à améliorer l’inclusion ainsi que l’accessibilité dans tous les lieux publics.
Point d’orgue de cette conférence inaugurale : l’annonce par le gouvernement de 6 nouvelles mesures en faveur de l’inclusion dans l’emploi des personnes en situation de handicap.
Décryptage avec IDDHEA
6 nouvelles mesures
1. Rapprochement de pôle emploi et de Cap emploi.
Prévu de longue date, le rapprochement des réseaux Pôle Emploi et Cap Emploi sera effectif dès 2021. Déployée d’ici à l’année prochaine, cette mesure concerne près de 930 agences Pôle Emploi disséminées à travers le pays. Elle permettra alors aux demandeurs d’emploi en situation de handicap ainsi qu’aux employeurs de bénéficier d’un interlocuteur ainsi que d’un lieu unique d’accompagnement.
2. Prolongement de l’aide à l’embauche
La prime d’aide à l’embauche de 4000 € pour l’emploi d’une personne en situation de handicap a été prolongée jusqu’au 30 juin 2021. Prévue initialement comme une extension de l’aide à l’embauche pour l’emploi de jeunes de moins de 26 ans, cette prime est également reversée à toute entreprise recrutant une personne en situation de handicap, sans limites d’âge, pour un CDI ou un CDD de 3 mois minimum. L’objectif à terme est de dépasser le seuil de 30 000 personnes recrutées.
3. 68 millions d’euros pour la transformation des entreprises adaptées
Une enveloppe de 68 millions d’euros a été allouée au fonds d’accompagnement à la transformation des entreprises adaptées (FATEA). Cette somme devrait permettre aux EA accueillant des personnes en situation de handicap de couvrir 50 % des coûts nécessaires à leur développement et ainsi créer plus d’emploi. Le gouvernement souhaite ainsi doubler le nombre de travailleurs en entreprise adaptée pour atteindre 80 000. Cela permettra alors aux EA de devenir de véritables partenaires économiques ainsi que des viviers à compétences pour les entreprises.
4. 15 millions d’euros pour développer « l’emploi accompagné »
Dans le cadre du plan de relance, 15 millions d’euros ont également été mobilisés pour développer l’expérimentation « emploi accompagné ». Cela représente une augmentation de 50 % du budget qui devait être alloué originellement au projet. Ce dispositif prévoit « un accompagnement spécifique, professionnel et médico-social, aussi bien de la personne que de son employeur » afin de faciliter l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap.
5. Accès facilité à l’apprentissage
Les jeunes en situation de handicap pourront bénéficier d’un accès facilité à l’apprentissage, notamment grâce à l’harmonisation des règles de calcul pour la prise en charge des coûts supplémentaires pour sécuriser leurs parcours au sein des centres de formation (CFA).
6. Certifications handicap
À partir du 1er juillet 2021, le handicap sera pris dans toutes les certifications professionnelles. Cela afin d’assurer une meilleure sensibilisation de l’entourage d’une personne en situation de handicap au sein de son milieu professionnel