Dernièrement, IDDHEA s’intéressait à la question du handicap au sein des entreprises privées. Nous pouvions alors voir que de nombreux progrès étaient encore à faire pour briser les préjugés qui subsistent et pour améliorer l’intégration des personnes en situation de handicap dans ce secteur.
Légitimement, nous pouvons nous demander si cet état des lieux est le même dans la fonction publique. En matière de chiffres, les administrations publiques font plutôt office de “bons élèves” en ce qui concerne l’intégration de travailleurs handicapés. Cependant, de nombreuses avancées sont encore attendues afin de pouvoir réellement répondre aux besoins de la société française.
Des résultats qui s’améliorent depuis 10 ans
En fin d’année 2017, M. Dominique Perriot, président de la FIPHFP (fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique), a présenté des chiffres relativement encourageants. En effet, depuis 2006, le taux d’emploi de personnes en situation de handicap dans le secteur public est passé de 3,74 % à 5,32%. Ce qui monte à 232 206 le nombre d’employés bénéficiaires de l’obligation d’emploi et fait s’approcher la fonction publique des 6% de travailleurs handicapés imposés par la loi de 2005. Dans la fonction publique d’État, le taux d’emploi direct atteint les 4,34 %, ce chiffre s’élève à 5,51 % pour la fonction publique hospitalière et le tenant du titre est la fonction publique territoriale avec un taux d’emploi de 6,39 %.
Conséquence de ces bons résultats, les contributions versées par les employeurs publics, dont le taux d’emploi de personnes handicapées n’atteint pas les 6 %, sont en baisse constante. Rappelons qu’il s’agit là de l’unique source de financement du FIPHFP. En revanche, le taux des interventions et dépenses du fonds reste quant à lui très élevé, conduisant alors à un déséquilibre affaiblissant doucement, mais sûrement ce dernier.
Débat sur l’avenir
Pour tenter d’améliorer davantage la situation dans le secteur, la Fédération des services publics et la confédération syndicale CFE-CGC ont déposé de nouvelles propositions dans le cadre de la grande concertation sur le handicap lancée par le gouvernement en février. Ces dernières demandent notamment un maintien et surtout une sécurisation de la FIPHFP qui se retrouve victime de son succès. Cela passerait alors par une contribution de l’ensemble des employeurs du secteur public sans les actuelles dérogations et exonérations. Entre autres demandes, une augmentation du taux d’emploi des personnes en situation de handicap a été demandée pour passer de 6% à 9%, afin de répondre à la réalité d’une population vieillissante. La fédération souhaiterait également que soit effectué un véritable travail de réseau avec les services d’emplois grâce à la mise en place de référents “handicap” au sein des plateformes régionales de ressources humaines.
Tout ceci ne reste bien sûr que des propositions et si le gouvernement a annoncé quelques premières mesures encourageantes, toutes les attentes sont ou seront loin d’être satisfaites. La grande concertation sur l’emploi des personnes handicapées est actuellement entrée dans sa deuxième phase et les conclusions définitives sont toujours attendues à ce jour.